Voici comment un faux concept théologique peut soutenir une très grave hérésie…
Né au sein d’un cléricalisme « pur et dur », le texte d’un article du frère Emmanuel Perrier o.p., paru en janvier 2024 dans la « revue thomiste.fr » : “Fiducia supplicans face au sens de la foi“, conceptualise le mépris de la prière de tous les justes de la sainte Eglise du Christ ; il le fait par le moyen d’une notion intellectuellement forniquée, celle de “personne de l’Église” telle qu’apparaissant par exemple dans cet extrait de son article : « Lorsque des fidèles s’avancent vers un prêtre pour demander la bénédiction de l’Église, et que ce prêtre les bénit au nom de l’Église, il agit dans la personne de l’Église. ».
Du fait que le frère Emmanuel Perrier écrive aussi, je le cite : « Une bénédiction s’applique à des personnes ou des choses », il exclut qu’une personne soit une chose, et donc il utilise le terme « personne » dans son acception aujourd’hui courante dans l’église catholique, celle d’un individu vivant doté d’un « Moi ».
Or il n’existe aucun fondement scripturaire à une telle notion de “personne de l’Église”. En effet l’église n’est pas un individu vivant doté d’un seul « Moi » qui la définirait en tant que « personne ». L’église n’est pas une personne mais un ensemble de fidèles (incarnés sur terre ou habitants du ciel…) en un lieu : afin de garder la cohérence avec les saintes écritures, il existe par exemple l’église de Toulouse ou l’église de Paris ou un ensemble d’églises locales connues sous le nom englobant d’église catholique… La sainte Eglise du Christ est quant à elle bâtie sur l’apôtre saint Pierre, et elle a comme loi extérieure à elle toutes les saintes écritures ainsi que toutes les décisions des Papes successeurs de l’apôtre saint Pierre… Le Christ est Tête de l’église (Ephésiens 5, 23), mais c’est en tant qu’Il est Tête de tous les hommes (1 Corinthiens 11, 3) qu’Il est Tête de l’église, et non en tant qu’Il serait Tête de l’entité sans « Moi » appelée église par le frère Emmanuel Perrier…
En réalité le frère Emmanuel Perrier n’a pas d’excuse car en conservant cette fausse notion de “personne de l’Église” il refuse l’enseignement de Vatican II qui a répondu à la question de comprendre pourquoi l’église est d’une part considérée comme Une sainte catholique et apostolique dans le « credo », et d’autre part en cours de sanctification ayant en son sein des pécheurs… La réponse de Lumen gentium est qu’il s’agit en réalité de deux églises en partie différentes, celle qui est Une sainte et apostolique est l’Eglise du Christ, et Celle-ci subsiste terrestrement au sein de l’église catholique qui reste à sanctifier et dans laquelle se trouvent aussi des pécheurs. Voici ce qu’en pense le Cardinal Schönborn en 2015 : « “L’unique Église du Christ subsiste dans l’Église catholique”, subsistit in Ecclesia catholica. Ce n’est pas une identification pure et simple, comme dire que l’Église de Jésus-Christ est l’Église catholique. Cela a été déclaré par le Concile : “subsiste dans l’Église catholique”, ensemble avec le Pape et les évêques légitimes. » (Cardinal dominicain Christoph Schönborn, Le regard du Bon Pasteur – Mariage et conversion pastorale – Entretien avec le père Antonio Spadaro SJ. Parole et Silence, 2015, isbn 978-2-88918-476-7).
De fait l’Eglise du Christ est Une sainte et apostolique, et de plus catholique du fait de subsister au sein de l’église catholique. L’Eglise du Christ est donc entièrement composée de saints, mais l’église catholique n’est pas composée entièrement de saints ; si chaque membre de l’église catholique était déjà tous saints, il n’y aurait pas besoin de la rendre sainte selon saint Paul : « Hommes, dilectionnez les femme-uxors, comme aussi le Christ a dilectionné l’église et Lui-même est livré pour elle, afin qu’il l’ait sanctifié la purifiant par le bain de l’eau dans la parole, de manière qu’il ne s’est pas suscité à Lui-même une église présomptueuse ayant macule ou ride ou quelque chose de telle sorte, mais afin qu’elle soit sainte et immaculée. » (Ephésiens 5, 27 traduit de la nova vulgata “typique” catholique). Et de plus ce ne sont pas les saints qui ont besoin d’être soignés ( = curés…) mais les « malades » qui ont besoin d’un médecin… Or c’est un rôle des épiscopes d’avoir la cure de son église : « Sermon du fidèle : si quelqu’un a un appétit pour l’épiscopat, il désire une bonne opération. Il faut donc à l’épiscope être irrépréhensible, homme d’une femme-uxor, sobre, prudent, belle apparence (Ndlt : littéralement “orné”), hospitalier, docteur, non ivre, ne frappant pas mais modéré, non querelleur, non cupide, bien préétablir sa maisonnée, ayant des fils en soumission avec toute chasteté — mais si quelqu’un ne sait pas présider à sa maisonnée, comment d’une église de Dieu aura-t-il la cure (Ndlt : du latin « curam ») ? » (1 Timothée 3, 1-5 traduit de la nova vulgata “typique” catholique).
L’analyse de ce concept intellectuellement forniqué utilisé par le frère Emmanuel Perrier (o.p.) dans son article qu’ici nous critiquons (lire notre introduction), en montre la perversité… En effet l’utilisation de cette fausse notion de “personne de l’Église” aboutit à remplacer la véritable église par une idéalisation vidée des justes membres de l’église… Le frère Emmanuel Perrier assure sans aucun fondement scripturaire que l’église n’a pas la même nature que les croyants qui la composent… il écrit en effet, je le cite : « Mais entre un croyant individuel et l’Église, le sujet qui agit n’est pas de même nature,… » ! Cela signifie très clairement que par exemple le Pape n’a pas la même nature que l’église, et donc que quand le Pape agit, même agissant dans le Christ, ce n’est pas l’église qui agit puisqu’elle n’a pas la même nature qu’un Pape !!! Donc le frère Emmanuel Perrier nie tout agir d’un croyant comme agir de l’église !!! Cette « église » qui n’est qu’une fabrication humaine vide de tout croyant, et qui se dit agir sans que le Pape ni aucun croyant agisse, est donc érigée pour remplacer le pape comme le veau d’or fut érigé et mythifié par le grand-prêtre Aaron pour marcher devant le peuple en remplaçant Moïse (Exode 32, 1-6). Prêter une personnalité inexistante à « l’église », puis lui donner en propre un pouvoir d’agir qu’elle n’a pas du fait qu’elle n’a pas de « Moi », est la définition même de l’idolâtrie… une idole est justement une entité qu’on invoque pour en obtenir des avantages qu’elle n’a pas le pouvoir de donner.
Cette notion impersonnelle et mythifiée de « personne de l’église » épouse du Christ et sans papes, est une notion utilisée par les sédévacantistes pour remplacer l’autorité de l’enseignement Pontifical par n’importe quelle hérésie d’autrefois voire hérésie de l’époque présente. Il est en effet très pratique d’invoquer la pseudo-autorité de l’enseignement d’une entité pseudo-personnelle et mythifiée à laquelle on attribue faussement le nom d’« église », évidement sans donner ni référence scripturaire ni référence dans l’enseignement papal infaillible qui en contredise le discours…
L’église n’a objectivement aucune œuvre en propre en tant que « personne » car les œuvres « de l’église » sont absolument réduites à la somme des œuvres des individus (incarnés ou non) membres de l’église, œuvres éventuellement conduites par le Saint Esprit conduisant l’un ou l’autre membre de l’église… L’église n’a objectivement aucune expression théologique en propre en tant que « personne » car les paroles ou enseignements « de l’église » sont absolument réduits aux enseignements des apôtres, dont les papes, et des prophètes et de tous ceux ayant le charisme de docteur par l’Esprit que mentionne saint Paul en (1 Corinthiens 12, 28 : « primum apostolos, secundo prophetas, tertio doctores »).
Selon Lumen gentium § 8, non l’église catholique, mais la sainte Eglise du Christ (qui subsiste dans l’église catholique) est une « communauté », un « tout social », « une réalité complexe » qui est une société formée de l’église terrestre organisée hiérarchiquement (c’est-à-dire comprenant les laïcs et « religieux » et ministres ordonnés appartenant à la sainte Eglise du Christ) et du Corps mystique du Christ… Lumen gentium § 8 n’affuble pas la sainte Eglise du Christ de ce qualificatif de « personne », mais au contraire lui donne les qualificatifs de « communauté », de « tout social » qui sont certes « une réalité complexe », mais certainement pas une personne !
Le frère Emmanuel Perrier (o.p.) n’a pas à écrire, je le cite : « Lorsque des fidèles s’avancent vers un prêtre pour demander la bénédiction de l’Église, et que ce prêtre les bénit au nom de l’Église, il agit dans la personne de l’Église. »… en effet il n’existe pas de « bénédiction de l’Église », et un prêtre ne bénit pas « au nom de l’Église » et n’agit pas « dans la personne de l’Église » ; c’est le prêtre lui-même qui bénit, et certes il est meilleur si possible qu’il agisse en plus dans le Christ selon (Romains 8, 1 : « Rien donc maintenant appartenant à la damnation est pour ceux, qui sont dans le Christ Jésus ; » traduit de la nova vulgata “typique” catholique), afin que sa bénédiction soit celle du Christ quand ce n’est plus celui qui bénit qui vit, mais le Christ qui vit en lui (Galates 2, 19-20). C’est le prêtre lui-même qui bénit, en étant ou non dans le Christ, et non un agir dans une pseudo « personne de l’Église » ! Il s’ensuit de cette hérésie que la perversion totale est atteinte lorsque le frère Emmanuel Perrier continue par cette phrase, je le cite : « C’est pourquoi cette bénédiction ne peut être que liturgique parce que c’est l’intercession de l’Église qui apporte ce soutien et non l’intercession d’un fidèle individuel. »… car il n’existe pas d’intercession de l’Église autre que la somme des intercessions de fidèles individuels, surtout l’intercession des justes car l’enseignement de la sainte vulgate est que l’oraison des justes est entendue par le Seigneur (Proverbes 15, 29), que les oreilles du Seigneur sont dans les prières des justes selon (1 Pierre 3, 12), et que la prière des justes vaut beaucoup, elle est plus efficace, selon (Jacques 5, 16).
Cet enseignement issu de fornications intellectuelles écrit que les intercessions d’un fidèle individuel ne peuvent pas apporter le soutien d’une bénédiction !… et cherche à remplacer les intercessions d’un fidèle individuel par la pseudo-intercession sans âme qui vive, car de fait dans une liturgie comme ailleurs, il s’agit d’un fidèle individuel qui officie, et non « la personne de l’Église » !
Le frère Emmanuel Perrier, en évacuant la prière des fidèles individuels nous propose une pseudo-église vide de fidèles… c’est-à-dire vide de toute âme vivante, autant des Papes que des ministres ecclésiaux, ainsi que vide de tous les laïcs et les « religieux »… alors que la quasi définition d’une église dans les saintes écritures est la présence locale de deux ou trois fidèles individuels (saint Mathieu 18, 20 ; Actes des apôtres 14, 27)… sans quelques fidèles présent localement ici ou là, il n’existe pas d’églises en ces lieux. En effet les Actes des apôtres racontent que Paul et Barnabé rassemblent comme un troupeau l’église d’Antioche : comme un troupeau étant une allusion aux brebis et aux agneaux rassemblés, allusion comprise par l’emploi du verbe latin « congregassent » (Actes des apôtres 14, 27) dont l’étymologie vient du latin « grex » signifiant « troupeau » (Source : fr.wiktionary.org/wiki/grego#la). Et saint Mathieu enseigne que là où sont deux ou trois rassemblés comme un troupeau au nom de Jésus, Jésus est au milieu d’eux (saint Mathieu 18, 20). Une église est donc dans le nouveau testament un « troupeau » de brebis et d’agneaux répartis dans une localité, et qui peuvent être rassemblés au nom de Jésus en congrégation, et alors Jésus est présent au milieu d’eux.
Le texte du frère Emmanuel Perrier (o.p.) insiste pour évacuer la prière des croyants individuels en écrivant, je le cite : « Chacun est appelé à bénir Dieu et à l’appeler pour obtenir ses bénédictions. L’Église fait de même et intercède pour ses enfants. Mais entre un croyant individuel et l’Église, le sujet qui agit n’est pas de même nature, et cette différence a des conséquences importantes lorsqu’on envisage l’action de bénir. En leur racine, les bénédictions ecclésiales — et nous entendons par là les bénédictions de l’Église elle-même — émanent de la mystérieuse et indéfectible unité qui la constitue dans son être[3]. De cette unité qui la lie à son Époux Jésus-Christ, il résulte que les demandes qu’elle présente sont toujours agréables à Dieu, elles sont comme les demandes du Christ lui-même à son Père. »
A propos de ce passage ci-dessus du frère Emmanuel Perrier, faisons premièrement cette remarque très importante qu’en réalité, quand est employée théologiquement l’expression « Christ époux de l’église », cette expression est fondée scripturairement au Livre d’Osée, à son chapitre 2, où cette femme de Dieu n’est plus femme de Dieu, mais le redevient par la suite après une période passée au désert (Osée 2, 21-22), et ensuite fondée scripturairement au saint Livre de l’Apocalypse où le Christ est uniquement pris en tant qu’il est Agneau, et elle signifie que l’Agneau est époux, non de « l’église » en tant que l’être de raison intellectuellement forniqué de la pseudo « personne de l’église », mais que l’Agneau est époux de chacun en particulier de membres déjà sanctifiés de l’église car au Livre de l’Apocalypse la fiancée femme de l’Agneau (Apocalypse 21, 9-10 : « sponsam uxorem Agni ») représente toute une sainte cité, la Jérusalem sainte descendante du ciel.
Cette image de l’Agneau époux de la Jérusalem sainte, signifie sans doute que tous les agneaux sont époux chacun d’une femme habitante de la Jérusalem sainte… Car certes notre Seigneur Jésus est Agneau de Dieu selon (saint Jean 1, 29 et 36 : « Ecce agnus Dei,… ») mais il existe d’autres agneaux puisque Jésus, demande à saint Pierre de les paître « Pais mes agneaux » (saint Jean 21, 15 : « Pasce agnos meos »). De plus dans le livre de l’Apocalypse saint Jean écrit que l’Agneau à sept yeux qui sont sept esprits… : « Et j’ai vu au milieu du trône et des quatre animaux et au milieu des vieillards un Agneau se tenant debout comme occis, possédant sept cornes et sept yeux, qui sont sept esprits de Dieu mis sur toute la terre. [1]» (Apocalypse saint Jean 5, 6)… Alors si l’Agneau sont sept esprits de Dieu… l’Agneau ne semble pas seulement Jésus qui n’est pas sept esprits à Lui seul.
Et si on assimile les agneaux aux fils de Dieu… de même que notre Seigneur Jésus est Agneau de Dieu et Fils de Dieu, alors la cité sainte, sans doute lieu d’habitation des femmes des agneaux, est sans doute aussi lieu d’habitation des filles des humains acceptées par les fils de Dieu comme femme-uxors : « Et lorsque les hommes eussent commencé à être multipliés sur la terre et qu’ils eussent procréé des filles, les fils de Dieu voyant que les filles des humains fussent belles, ont accepté pour soi des femme-uxors de toutes celles qu’ils avaient élues. » (Bible, en Genèse 6, 2 traduit de la nova vulgata “typique” catholique). A propos des fils de Dieu veuillez s’il vous plait regarder notre article sur ce même blog : Les fils engendrés de Dieu… les agneaux et les christs.
Mais dans l’analogie de saint Paul en (Ephésiens 5, 25-33), il n’est pas écrit du tout que le Christ est époux de l’église d’Ephèse en vue de leurs sanctifications… mais que le Christ dilectionne l’église comme un homme dilectionne sa femme-uxor… ce qui est moyen de rédemption-sanctification mutuelle des membres d’un couple car leur unité est lieu d’action du Christ qui sanctifie l’église, puisque cette analogie explique que l’union du Christ avec l’Eglise est à voir dans sa similitude qu’est l’unité des conjoints selon le Pape saint Jean-Paul II : « 1. […] Ce “grand mystère” est surtout le mystère de l’union du Christ avec l’Eglise, que l’Apôtre présente dans la similitude de l’unité des conjoints : “Je le dis en référence au Christ et à l’Eglise” (Ephésiens 5, 32). Nous nous trouvons dans le cadre de la grande analogie dans laquelle le matrimoine en tant que sacrement est d’une part, présupposé et, d’autre part, redécouvert. Il est présupposé comme sacrement de la « norme » humaine, uni au mystère de la Création. Et il est, en revanche, redécouvert comme fruit de l’amour sponsal du Christ et de l’Eglise, lié au mystère de la Rédemption. [2]» (Jean-Paul II, audience du 15/12/1982, § 1).
Et de même en (2 Corinthiens 11, 1-4) il n’est pas du tout écrit que le Christ est fiancé à l’église de Corinthe… mais que : « Si seulement vous soutinssiez un peu du quoi de mon insagesse ; mais aussi supportez moi ! En fait je vous émule par une émulation de Dieu ; en fait je vous ai fiancées une par homme [3]/à un homme/ vierge chaste à exhiber au Christ. » (2 Corinthiens 11, 1-4 traduit de la nova vulgata “typique” catholique)… Cette vierge chaste à exhiber au Christ est l’ensemble des femmes et des hommes fiancés entre eux, chaque femme à un homme, et chaque homme à une femme, parce que saint Paul enseigne que dans le Seigneur : « ni femme-mulier sans homme, ni homme sans femme-mulier dans le Seigneur ; » (1 Corinthiens 11, 11)… et cela toujours pour la même raison de rédemption-sanctification mutuelle des membres d’un couple car leur unité est lieu d’action du Christ qui sanctifie l’église selon le Pape saint Jean-Paul II plus haut.
Le Pape Pie XII établit ce lien intéressant que la Mère Eglise à la dignité de fiancée du Christ. Or la fiancée du Christ en tant qu’Agneau est toute sainte, elle est la Jérusalem sainte descendante du ciel, la fiancée femme de l’Agneau (Apocalypse 21, 9-10 : « sponsam uxorem Agni »). La Mère Eglise ayant cette dignité de fiancée du Christ n’est donc pas toute l’église catholique mais bien uniquement la sainte Eglise du Christ, qui seule est toute sainte, et dont procède tout le reste de l’église catholique : « Et il est permis la co-prière publique, comme possible procédant de la Mère Eglise elle-même, à cause de la dignité de fiancée du Christ partout devant autres choses qu’elle excelle : mais cependant toutes les prières, même privatissimes proférées, ni par la dignité ni par la vertu ne sont carencées, et vers l’utilité de tout le Corps mystique encore, par une multiœuvre elles confèrent ; [4]» (Pie XII, Lettre encyclique Mystici corporis Christi). Ce passage de Pie XII enseigne que la fiancée du Christ ( = la Mère Eglise) excelle et passe donc devant toutes choses, et donc que la co-prière publique qui est autorisée, est à faire tant que possible procédant de la Mère Eglise. S’il est précisé que la co-prière publique est permise, c’est que la chose ne va pas de soi… mais les prières privées sont avec un superlatif qualifiées de « privatissimes »… et aucunes prières « même privatissimes proférées » ne contiennent de manques « ni par la dignité ni par la vertu ».
En synthèse :
― La notion d’Église en tant qu’elle est épouse du Christ (lire plus haut), signifie que chaque agneau, voire chaque fils de Dieu, a accepté une femme parmi les filles des humains habitantes de la Jérusalem céleste : l’Église en tant qu’elle est épouse du Christ n’est pas la pseudo « personne de l’église » épouse du Christ, mais cette Eglise épouse du Christ est la Jérusalem céleste, elle est l’ensemble des épouses des christs membres du Corps du Christ, elle est l’ensemble des filles des humains que les fils de Dieu ont a accepté pour femme-uxors.
― Et de plus le Pape Pie XII enseigne qu’aucunes prières « même privatissimes proférées » ne contiennent de manques « ni par la dignité ni par la vertu ».
― Donc autant la notion d’Église en tant qu’elle est épouse du Christ (lire plus haut), et autant ci-dessus le Pape Pie XII par son écrit, préviennent avec force contre l’utilisation de cette doctrine perverse utilisée dans son article par le frère Emmanuel Perrier par laquelle il justifie de supplanter hérétiquement la prière privée par celle, inexistante, d’une pseudo « personne de l’église »… Cet exemple du texte du frère Emmanuel Perrier est typique d’un faux enseignement catholique qui n’est qu’une fornication intellectuelle de la doctrine vraie de la Mère Eglise qui a la dignité de fiancée du Christ, c’est-à-dire l’Eglise du Christ Une Sainte et Apostolique, et de plus catholique du fait de subsister au sein de l’église catholique.
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Voici encore un argument, toujours contre ce passage plus haut du frère Emmanuel Perrier insistant pour évacuer la prière des croyants :
Remarquons aussi que par le moyen de cette notion intellectuellement forniquée de « personne de l’église », ce texte du frère Emmanuel Perrier enseigne de nouveau que ce sont, non les demandes des justes, « privatissimes proférées » selon le Pape Pie XII, mais seules les demandes de l’« église » selon une notion d’entité faussement personnelle et vacuante, qui sont agréables à Dieu parce qu’elles seraient issues d’une église mythifiée de nature différente d’un ensemble de « croyants individuels » : selon ce faux argument, un juste, qui est bien un « croyant individuel », n’a pas selon le frère Emmanuel Perrier la nature requise pour être toujours agréable à Dieu… alors que l’enseignement de Vatican II ci-dessous montre que l’Eglise du Christ croit ensemble par moyen humain et divin, donc que tous les justes, qu’ils aient nature humaine ou nature divine, ont la nature requise pour faire croitre la sainte Eglise du Christ.
Effectivement, à propos de la communauté qu’est l’Eglise du Christ, Lumen gentium à son § 8 enseigne qu’elle est formée de l’église terrestre organisée hiérarchiquement (c’est-à-dire comprenant laïcs et « religieux » et ministres ordonnés appartenant à la sainte Eglise du Christ) et du Corps mystique du Christ, qui sont : « […] non comme deux choses sont à considérer, mais forment une réalité complexe, laquelle par l’humain et le divin coalesce par élément (10). Pour cette raison pour non médiocre analogie elle est assimilée (Ndlt : la réalité complexe qui devient unie par élément) au mystère du Verbe incarné. [5]» (Vatican II en Lumen gentium § 8).
Donc la communauté qu’est l’Eglise du Christ ― formée de l’église terrestre organisée hiérarchiquement et du Corps mystique du Christ ― est une réalité complexe qui coalesce (devient unie) par moyen humain et divin ; cette réalité coalesce (devient unie) par élément, ce qu’on peut comprendre par « particule élémentaire », c’est-à-dire coalesce un à un par plus petit constituant de cette réalité complexe assimilée au mystère du Verbe incarné. Lumen gentium § 8 enseigne donc que la communauté qu’est l’Eglise du Christ est édifiée aussi par moyen humain, et non seulement par moyen divin.
En effet, on sait que l’Esprit de Dieu donne aux humains des charismes ; par exemple saint Paul enseigne aux corinthiens « Mais émulez-vous aux charismes plus grands.» (1 Corinthiens 12, 31 : « Aemulamini autem charismata maiora. »).
Or parmi ces charismes de l’Esprit donnés aux humains, celui ou celle qui prophétise édifie l’Église par moyen humainaussi (1 Corinthiens 14, 4 : « qui autem prophetat, ecclesiam aedificat. »). Et c’est bien ici la sainte Eglise du Christ qui est encore à édifier à partir du reste de l’église catholique, ainsi qu’à partir du dehors de l’église catholique toujours selon Lumen gentium à son § 8, en en sanctifiant les membres encore non saints. De plus, en tant que vrai Dieu, notre Seigneur Lui-même édifie aussi par moyen divin son Eglise (l’Eglise du Christ) sur saint Pierre (saint Mathieu 16, 18 : « Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam ; »).
Voilà donc que cette pseudo-théologie véhiculée dans cet article par le frère Emmanuel Perrier, qui « lorsqu’on envisage l’action de bénir », préfère aux demandes individuelles des justes les bénédictions de la « personne de l’église »… entité mythifiée vide de fidèles… vide de Papes, vide de clercs, vide de laïcs et vide de « religieux », dont seule les demandes seraient « toujours agréables à Dieu ». Cette pseudo-théologie conceptualise le mépris de la prière individuelle des justes qui la plus efficace : « Lorsque des fidèles s’avancent vers un prêtre pour demander la bénédiction de l’Église, et que ce prêtre les bénit au nom de l’Église, il agit dans la personne de l’Église. C’est pourquoi cette bénédiction ne peut être que liturgique parce que c’est l’intercession de l’Église qui apporte ce soutien et non l’intercession d’un fidèle individuel. »… En effet selon l’enseignement de la sainte vulgate l’oraison des justes est entendue par le Seigneur (Proverbes 15, 29), les oreilles du Seigneur sont dans les prières des justes selon (1 Pierre 3, 12), et la prière des justes vaut beaucoup, elle est plus efficace, selon (Jacques 5, 16).
Rappelons que cette notion impersonnelle et mythifiée de « personne de l’église » épouse du Christ mais sans papes, est de plus utilisée par ceux qui renient hypocritement un Pape sans vouloir le dire, pour substituer une pseudo-église à l’autorité de l’enseignement Pontifical.
Pseudo-église dans laquelle n’importe quelles hérésies d’autrefois voire hérésies du moment, sont amalgamées sans discernement suffisant, parfois même de manière malveillante, entrainant ainsi la division entre chrétiens…
Cette pseudo-église sans âme est même utilisée de fait comme ayant une infaillibilité supérieure à celles des Papes dans les discussions, et donc invoquée en tant qu’organe suprême pour condamner même les papes… Evidemment, tous les enseignements forniqués intellectuellement de cette pseudo-église sans âme sont mêlés de vrai… formant un imbroglio néfaste auquel est donné faussement le nom de tradition avec un grand « T »… tout en refusant que cette pseudo-tradition contienne de l’ivraie semée par le diable partout où le bon grain fut semé antérieurement par le Seigneur Dieu (saint Mathieu 13, 25-26)…
Par Arnaud Barbey le 18 avril 2024
Emmanuel Perrier (o.p.) – revue thomiste – nova et vetera – nova & vetera – saint-thomas d’aquin – thomisme – thomiste – pseudo-thomisme – pseudo-thomiste
[1] Traduit de la nova vulgata “typique” en (Apocalyse de saint Jean 5, 6) : « Et vidi in medio throni et quattuor animalium et in medio seniorum Agnum stantem tamquam occisum, habentem cornua septem et oculos septem, qui sunt septem spiritus Dei missi in omnem terram. »
[2] Traduit de l’italien infaillible de l’audience de saint Jean-Paul II du 15 décembre 1982 : « Quel “grande mistero” è soprattutto il mistero della unione di Cristo con la Chiesa, che l’Apostolo presenta nella similitudine dell’unità dei coniugi: “Lo dico in riferimento a Cristo e alla Chiesa” (Ef 5, 32). Ci troviamo nell’àmbito della grande analogia, in cui il matrimonio come sacramento da un lato viene presupposto e, dall’altro, riscoperto. Viene presupposto come sacramento del “principio” umano, unito al mistero della creazione. E viene invece riscoperto come frutto dell’amore sponsale di Cristo e della Chiesa, collegato col mistero della Redenzione. » (Saint Jean-Paul II, audience du 15/12/1982, § 1).
Source : site internet du Vatican : w2.vatican.va/content/john-paul-ii/it/audiences/1982/documents/hf_jp-ii_aud_19821215.html
[3] Traduction du latin « uni viro » : « uni » étant pris ici en tant que datif d’attribution féminin singulier, et « viro » étant pris ici en tant qu’ablatif de manière au singulier, ce qui donne « attribuées à une par homme ».
SOURCES :
1) Concernant « uni » en tant que datif d’attribution féminin singulier :
— dictionnaires Wiktionnaire anglais et français et italien
— dictionnaire grammatical : www.dicolatin.com/Latin/Table/1/UNUS–A–UM/index.html
— grand dictionnaire latin : www.grand-dictionnaire-latin.com/dictionnaire-latin-flexion.php?parola=unus
2) Concernant « viro » en tant qu’ablatif de manière au singulier :
— dictionnaires Wiktionnaire anglais et français et italien
— dictionnaire grammatical : www.dicolatin.com/Latin/Table/0/VIR–I–m/index.html
— grand dictionnaire latin : www.grand-dictionnaire-latin.com/dictionnaire-latin-flexion.php?parola=vir
[4] Traduit du latin canonique de Pie XII, Lettre encyclique Mystici corporis Christi : « Et licet publica comprecatio, utpote ab ipsa Matre Ecclesia procedens, ob Sponsae Christi dignitatem prae qualibet alia excellat : attamen preces omnes, vel privatissime prolatae, nec dignitate nec virtute carent, et ad totius etiam mystici Corporis utilitatem, multopere conferunt; » SOURCE : Actes du Siège Apostolique (Acta Apostolicae Sedis) N° 35 (1943), à peu près au second quart de la page 236 : www.vatican.va/archive/aas/documents/AAS-35-1943-ocr.pdf
[5] Traduit du latin canonique de Lumen gentium § 8 « […] non ut duae res considerandae sunt, sed unam realitatem complexam efformant, quae humano et divino coalescit elemento (10). Ideo ob non mediocrem analogiam incarnati Verbi mysterio assimilatur. ».