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Qu’est-ce que ça veut dire que Dieu parle…





Voici un exemple pratique de jusqu’où peut aller la dérive dans la foi d’un prêtre catholique qui enseigne que dire que Dieu parle est à comprendre que Dieu ne parle pas…





Je suis tombé il y a quelques jours maintenant, sur un sermon qui illustre jusqu’où peut aller parfois la dérive dans la foi d’un prêtre catholique ! En voici un qui, quand il est écrit que Dieu parle, ose nous expliquer que « Dieu parlait en eux mais c’était à eux de mettre des mots dessus » (à la minute 4 mn et 0 secondes, de cette vidéo : « Marie retenait toutes ces choses dans son cœur ») ! Ce prêtre commence son sermon par sa question : « Qu’est-ce que ça veut dire que Dieu a parlé » (3mn et 12s)… Il veut nous faire croire ensuite qu’en fait, dire que Dieu parle est à comprendre que Dieu ne parle pas… que le prophète est celui qui « sent » que Dieu passe et met lui-même des mots quand Dieu passe !… et ses mots que dit un prophète… il faut les discuter à plusieurs selon par exemple ce qu’on en attend (5mn 16 s) pour en déduire ce que Dieu veut dire et le noter et c’est ainsi que s’est composée la bible (5mn et 34s) !!!… Voici donc un prêtre qui avec un désinvolte brio nous enseigne un Dieu muet… et une bible produite par une gens de discutailleurs de prophètes inventeurs de mots…. Que ce prêtre nous dise quelles fausses bibles sont ainsi fabriquées qu’on ne les lise pas !

Ce prêtre va jusqu’à affirmer deux fois dans son sermon qu’une dictée de Dieu n’existe pas, alors que l’enseignement du saint Concile de Trente est que Dieu est Auteur de la bible, que le Christ dicte, et l’Esprit Saint aussi, ce qui est à transmettre quant à la foi et aux mœurs [1] ! Donc le Christ dicte et l’apôtre saint Thomas appelle Jésus qui est Christ : « mon Seigneur et mon Dieu ! » (saint Jean 20, 28), donc dire que le Christ dicte c’est dire que Dieu dicte. Une part de cet enseignement du Concile de Trente est mentionnée lors du saint Concile Vatican I dans sa Constitution dogmatique Dei Filius, à son chapitre 2 : « Spiritu sancto dictante » à traduire « par l’Esprit saint dictant. » Et de même cette Constitution dogmatique Dei Filius écrit : « Si quelqu’un aura dit, dans la révélation divine aucuns mystères vrais et en propre dictés être continents (Ndlt : liés entre eux), […] [2]» ; donc des mystères vrais sont dictés en propre, c’est-à-dire qu’à un prophète est donné de manière parlée la sainte Parole de Dieu à propos de choses cachées à l’intelligence humaine.

Pauvres de nous, brebis volontairement égarées par ce genre de discours forniqués, forniqué à prendre ici dans son sens étymologique de « tordu », car on sait bien que ce genre de fornication [3] de la signification du vocabulaire français, ici que parler n’est pas parler…, a pour but dans un second temps de dire que ce que vous répète un prophète de Dieu n’est surtout pas à comprendre littéralement pour ce qu’il veut signifier ― et c’est vraiment ce que signifie ce harangueur patenté ― mais que, de même qu’un prophète, à chacun de sentir ce prophète pour mettre chacun ses propres mots à ce que vous fait « sentir » ce prophète, selon par exemple ce que vous en attendez ! Alors avec évidence, fomenter de telles travestissements de la vérité révélée est opéré dans le seul but de rejeter la sainte Parole de Dieu afin de la remplacer par n’importe quelle subjectivation de n’importe qui… Alors ainsi, ce harangueur nous sert faussement que la bible n’a pas été écrite par des prophètes… mais par d’autres qui de discussions en discussions ont interprété les paroles des prophètes selon, entre autres, ce qu’ils en attendent !!!

Ce clerc va même jusqu’à prendre l’exemple d’un évènement non verbal, un enfant nouveau-né, à qui son père parle : et les paroles du père à l’enfant muet sont comparées au contenu de la bible, l’enfant muet est l’évènement que la bible relate (de 6mn et 39s à 7mn et 28s) ! Mais par son contexte précédant et suivant, cette comparaison est profondément perverse car elle inverse totalement le processus de la sainte révélation biblique… l’enfant muet y est comparé à la manifestation de Dieu, et le père est un humain qui met des mots sur cet évènement, et ces mots composent la bible, « ces mots-là ne seront jamais oubliés, et bien c’est la bible » dit exactement ce prêtre. On ne peut pas du tout comprendre dans cet exemple que c’est Dieu-Père qui compose Lui-même la bible pour son enfant nouveau-né, du fait que ce passage est donné explicitement comme exemple des humains qui mettent des mots aux évènements que sont les passages de Dieu ; or dans cet exemple, l’évènement d’un passage de Dieu est l’enfant nouveau-né nommé Ludovic, et l’humain qui met des mots est Olivier son père.

Oui Dieu a d’autres possibilités que sa voix pour faire produire sa Parole par des inspirés, Dieu a la possibilité de « faire voir » des mots dans l’imagination d’un inspiré… mais il reste que l’inspiré «  voit » ces mots dans sa pensée qui n’est alors pas la sienne mais celle de Dieu… une inspiration par vision, si c’est une « vision langagière », une « vision  verbalisée », est quand même une dictée de Dieu. Une pensée qui n’est pas la sienne mais celle de Dieu… c’est par exemple ce qui est à comprendre par ce qu’écrit saint Paul : « Au Christ j’ai été confixé à la croix ; je vis mais maintenant non moi, il vit en vérité dans moi le Christ ; [4]» (Galates 2, 19-20)… ce n’est pas pour rien que le nouveau testament parle à propos de ses envoyés, non de serviteurs comme cela est le plus souvent très mal traduit, mais d’esclaves traduit du latin « servus »…

Alors certes… avouons que ce clerc dit une fois que ces paroles sont inspirées par Dieu (7mn et 52s)… mais il ne nous explique pas ce que signifie le mot « inspiré » selon lui… on attend de lui encore ici, de même que pour le mot parler, une redéfinition intime de ce mot au rebours de sa signification en français… Il reste qu’il affirme énergiquement plusieurs fois que Dieu ne dicte pas, il dit par exemple « ça n’existe pas, c’est pas comme ça que ça marche » (entre 3mn et 11s et 3mn et 36s) ! Ajoutons qu’il le dit sur un ton qui veut faire passer pour débile ceux qui croient que Dieu parle aux humains ! Ce prêtre sans foi en les saintes écritures qui enseignent par exemple que Dieu-Père parle à certains humains ― nous ne parlons pas de sa bible à lui fabriquée par un consensus d’une bande d’interprétailleurs de prophètes…, mais de celle canonisée par un très grand concile œcuménique et général cité ici plus haut ―  ce prêtre sans foi donc, est sans aucun doute de ceux qui traitent de schizophrènes ceux qui entendent des voix d’esprits non incarnés… à l’unisson avec les psychanalystes athées et autres médecins psychiatres athéistes qui sans aucun doute taxeraient notre Seigneur Jésus aussi de schizophrène s’il revenait en nous disant qu’il entend Dieu-Père lui dire Sa parole à nous dire ! Peut-être même que ce prêtre discutailleur des prophètes canonisés serait-il l’illustration évangélique actualisée à notre époque de ce verset de l’évangile de saint Marc : « Et lorsque les siens eussent écouté, ils sont sortis le saisir ; car ils disaient : “il a tourné à la folie”. » (Marc 3, 21) ? En effet le contexte de ce verset est que Jésus est revenu vers sa propre maison et ce sont les siens, donc aujourd’hui des familiers du Christ, qui disent de notre Seigneur Jésus-Christ qu’“il a tourné à la folie”. 

Quant à « l’inspiration » dont parle ce harangueur, son « beau » sermon est peut-être le fait d’un énergumène lui-même inspiré… mais inspiré par qui… Baudelaire nous a laissé ce « Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme – Ô Beauté […] De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène, Qu’importe » (Baudelaire, La Beauté)… Car on sait que même aux poètes sont dictés des paroles… par Dieu ou par Diable à vous de juger… Par exemple René Guy Cadou avoue : « Je n’ai pas écrit ce livre. Il m’a été dicté au long des mois par une voix souterraine et je n’ai fait qu’enregistrer, comme un muet, l’écho durable qui frappait à coup redoublés l’obscur tympan du monde » (René Guy Cadou)… Alors en lisant cela… notre harangueur enseignerait peut-être aussi que  René Guy Cadou n’écrit pas ce qu’il écrit… qu’il s’agit une figure de style… d’une manière de parler… à réinterpréter conformément à une doxa populaire ou l’autre mais surtout pas pour ce que veut signifier René Guy Cadou… Alors que notre harangueur lise d’autres écrivains très connus comme par exemple Charles Baudelaire ou Arthur Rimbaud…

Dans Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire parle de l’intuition poétique comme l’effet d’une puissance extérieure à l’homme : « cet état exceptionnel de l’esprit et des sens […] nous sommes obligés de reconnaître que souvent cette merveille, cette espèce de prodige, se produit comme si elle était l’effet d’une puissance supérieure et invisible, extérieure à l’homme […] ». Aussi au-delà de nos mers, dans l’Inde lointaine, des mots sont dictés intérieurement à des humains… lisez donc le poète Tukârâm, sans garantie de cette traduction, quand il a écrit au 17ème siècle ses « Psaumes du pèlerin » :

« Je compose des poèmes, dira-t-on !
Leurs mots ne sont pas les miens mais ceux d’un autre.
Ce n’est pas mon art qui les revêt de beauté :
Le Nourricier cosmique me fait parler.
Je ne suis qu’un rustre, moi !
Comment pourrais-je connaître les mots subtils ?
Je parle, c’est Govind qui parle.
Mon unique fonction, mesurer le chant :
Son auteur, ce n’est pas moi, mais le Maître.
Je suis un simple secrétaire, dit Tukâ :
J’appose sur mes cahiers le sceau de son Nom. »
(Tukârâm 1607-1649, Psaumes du pèlerin)

Arthur Rimbaud écrit qu’il ne doit pas à lui-même d’être poète : « je me suis reconnu poète. Ce n’est pas du tout ma faute. C’est faux de dire : je pense : on devrait dire : On me pense. — Pardon du jeu de mots. — Je est un autre. » (Lettre à Georges Izambard, 13 mai 1871). Ce « Je est un autre. », d’Arthur Rimbaud, est bigrement analogue au « je vis mais maintenant non moi, il vit en vérité dans moi le Christ ; » (Galates 2, 19-20, lire note (4)) de saint Paul… Ce « Je est un autre. » ou l’inspiration de l’autre est « De Satan ou de Dieu… » comme écrit Charles Baudelaire lui-même… Sans aucun doute, Arthur Rimbaud n’ose pas avouer qu’il entend aussi des voix… Son expression « On me pense » est la manière d’Arthur Rimbaud d’exprimer que ses propres pensées ne sont pas les siennes… mais qu’elles lui sont « infligées » par un autre… D’autres écrivains le formulent différemment : « De même que l’artiste est poussé involontairement et malgré lui à produire,… de même les matériaux de son œuvre lui sont fournis sans qu’il y contribue, lui sont donnés comme du dehors » (Schelling, Werke)… Citons encore Paul Claudel : « C’est comme si du dehors tout à coup une haleine soufflait sur des dons latents pour en tirer lumière et efficacité, amorçait en quelque sorte notre capacité verbale » (Paul Claudel, Lettre à l’Abbé Brémond sur l’inspiration poétique.)…

Ces poètes précisent que leur écrits ne proviennent pas d’eux-mêmes mais « d’une puissance supérieure et invisible, extérieure à l’homme », les mots des poèmes« ne sont pas les miens mais ceux d’un autre »… « De Satan ou de Dieu… », « du dehors »… Et, bien que son expression poétique ne soit pas du tout verbale, citons encore le peintre Picasso quand il exprime à sa manière… qu’il est « prisonnier » de forces extérieures à lui-même : « La peinture est plus forte que moi ; elle me fait faire ce qu’elle veut. » (de Picasso, phrase écrite sur la troisième de couverture d’un carnet de dessin, 1962-1963, musée Picasso), ou encore « Un artiste n’est pas aussi libre qu’il en a l’air. […] J’obéissais seulement à une vision qui s’imposait à moi. » (source non vérifiée).

Alors quand ce prêtre harangueur dit qu’un prophète est celui qui « sent » que Dieu passe et y met lui-même des mots… même un poète inspiré verbalement n’y croie pas du tout… On met soi-même des mots uniquement sur des visions d’images afin de décrire des visions imagées de la même manière que chacun peut décrire un paysage s’offrant à sa vue…mais alors la description du paysage n’est pas univoque, elle dépend du contenu de savoir dont dispose personnellement le descripteur et est donc limitée par sa propre limite de connaissance intellectuelle et verbale… Mais pour écrire les vrais mystères de Dieu, comme par exemple la définition de la foi de saint Paul ci-après en (Romains 10, 17), un donné verbal révélé est absolument requis, et c’est uniquement le donné verbal du Verbe du Christ qui est celui de Dieu-Père : « Donc la foi venant de la faculté d’entendre, mais faculté d’entendre à travers le verbe du Christ. Mais je dis : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? [5]» (Romains 10, 17).

Mais très malheureusement quand cet hérétique explique que les mots que dit un prophète… sont ensuite discutés à plusieurs ― mais par qui donc ?… ― pour seulement alors être notés pour ainsi écrire la bible (!)… alors cela dépasse les limites et on comprend donc évidement selon les explications de ce clerc que Dieu ne parle pas et donc qu’Il ne donne pas de parole… Au minimum ce prêtre réduit l’expérience de toute l’Église à sa seule expérience personnelle !

Alors à sa propre question « Qu’est-ce que ça veut dire que Dieu a parlé », ce clerc répond que la Parole de Dieu n’est finalement pas une parole… ce clerc veut changer le sens des mots en vue de supprimer la véritable compréhension de la sainte Révélation Divine…, pourtant chacun sait que la parole n’est pas autre chose qu’exprimer une pensée au moyen des sons du langage articulé pour la communiquer ! Quand un évangile nous dit qu’on peut entendre le Père de notre Seigneur Jésus-Christ (saint Jean 6, 45), alors ce sermonneur patenté veut nous faire croire qu’ici entendre est ne pas entendre la voix du Père… cette même voix du Père qui retentit au baptême de notre Seigneur Jésus-Christ par saint Jean-Baptiste (saint Marc 9, 7 ; et saint Mathieu 3, 17  et de plus en 17, 5 lors de la « Transfiguration de Jésus ») ! Alors quand Jésus dit qu’il entend le Père (saint Jean 15, 15) et qu’il parle en parlant ce que son Père lui dit en (saint Jean 12, 50), ce sermonneur patenté veut nous faire croire qu’entendre ce que le Père dit signifierait que le Père ne parle pas à son Fils ! Pourtant notre Seigneur Jésus-Christ se donne le mal de nous dire en plus que le sermon que nous entendons de Lui n’est pas le sien mais celui du Père (saint Jean 14, 24)

Donc Jésus nous précise explicitement que la Parole qu’il nous dit n’est pas la sienne mais celle qu’il entend dire du Père, mais ce prêtre harangueur veut nous faire croire au contraire, que ce serait le prophète, Jésus par exemple…, qui met des mots sur son ressenti au moment du passage de Dieu-Père… et nous faire croire par-dessus qu’une bible est le résultat du consensus d’une bande d’interprétailleurs de prophètes…, et non de prophètes eux-mêmes.

L’outrecuidance décomplexée de ce « prêtre » montre que dans l’église catholique il est possible de proférer des énormités théologiques  sans aucun « contre-pouvoir » semble-t-il ?

Alors en résumé, cette perversion du langage théologique traditionnel ayant pignon sur rue dans la cité catholique, est opérée, consciemment ou inconsciemment… dans le but de rejeter la sainte Parole de Dieu afin de la remplacer par n’importe quelle subjectivation de n’importe quel non inspiré ou par n’importe quel inspiré par on ne sait quel ange ou quel démon… par on ne sait quel froment ou quel ivraie…

Par ailleurs, pendant un autre sermon d’un dimanche ordinaire… ce même prêtre enseigne sur le même ton de l’évidence : « Quand la bible vous dit qu’une femme n’a pas d’enfants, elle vous dit qu’elle est morte, c’est pas compliqué, hein. Pourquoi elle est morte, parce que la bible ne pense pas en terme individuel […] tu es vivant si tu transmets la vie » (3mn 21s de la vidéo intitulée « Porter sa croix »). Il a peut-être lu cela dans sa bible à lui fabriquée par un consensus d’une bande d’interprétailleurs de prophètes… mais certainement pas dans la sainte Parole de Dieu telle que notre Eglise nous la garantit dans la sainte vulgate en latin, par exemple au saint Concile de Trente cité plus haut (relire note (1)) !

En effet ce passage est de la pseudo-théologie fabriquée de toute pièce pour étayer faussement la plus grande hérésie qui ait jamais été proférée, semble-t-il…, celle qui annihile le besoin de salut personnel par la rédemption individuelle et la sanctification individuelle : donc cet hérétique profère que « la bible ne pense pas en terme individuel »… donc que la bible ne pense pas en terme de péché individuel ! Cette pseudo-théologie fabriquée de toute pièce a pour origine, semble-t-il, le refus de la culpabilité individuelle et son devoir de pénitence entrainant le plus possible l’aveu et la réparation des torts aux victimes… Cette pseudo-théologie réinterprète la vérité révélée, en fonction aussi ce qu’on en attend comme l’enseigne ce même « prêtre » (relire la première partie de ce présent article)… Donc ce qui ne plaît pas est supprimé et remplacé par ce qu’on en attend… Alors il est cohérent avec le refus de la culpabilité individuelle de trafiquer la théologie traditionnelle en vue de cacher que c’est le péché personnel qui est cause de la mort (de l’âme) d’un pécheur : en effet par exemple saint Paul enseigne que « Les soldes en fait des péchés (sont) la mort » (Romains 6, 23 « Stipendia enim peccati mors,… »)… et que vivront de Dieu dans le Christ ceux qui seront morts au péché (Romains 6, 11). Donc ce « prêtre » propage vraisemblablement une version trafiquée de la sainte révélation : la sainte révélation enseigne que la cause de la mort individuelle est le péché individuel, alors que  ce « prêtre » raconte à la place que la bible enseignerait qu’une femme est morte du seul fait qu’elle n’a pas d’enfant !… ce « prêtre » dit en effet pendant son sermon dominical : « Quand la bible vous dit qu’une femme n’a pas d’enfants, elle vous dit qu’elle est morte, c’est pas compliqué, hein. Pourquoi elle est morte, parce que la bible ne pense pas en terme individuel […] tu es vivant si tu transmets la vie » (3mn 21s de la vidéo intitulée « Porter sa croix »). Cet enseignement est méchant et de plus totalement ahurissant pour les catholiques qui savent tous au contraire que la tradition chrétienne a toujours permis la virginité, et que saint Paul a écrit les avantages pour une femme de ne pas vouloir enfanter en (1 Corinthiens 7, 32-34 [6]).






Par Arnaud Barbey le 22 septembre 2024






Dieu parle – voix de Dieu






[1] Le saint Concile de Trente, écrit dans son Décret des écritures canoniques (Decretum de canonicis scripturis), traduit ici le plus proche possible du texte latin canonique : « Le sacrosaint œcuménique & général synode Tridentin, dans l’Esprit saint légitimement coréuni, présidant en celui-ci les mêmes trois légats du siège apostolique, ceci pour soi perpétuellement proposant devant les yeux, que la pureté elle-même de l’évangile dans l’église soit conservée : parce que la promesse avant par les prophètes dans les écritures saintes notre seigneur le Christ Fils de Dieu par propre bouche premièrement a promulguée, ensuite par ses apôtres, comme source de toute la vérité du salut et de la discipline des mœurs, à toute la création d’être prêchée il a ordonné : et inspectant soigneusement cette vérité et la discipline contenue dans les livres écrits, et sans écrit par les traditions, lesquelles de la bouche elle-même du Christ acceptées des apôtres, ou des apôtres eux-mêmes par l’Esprit saint dictant, comme par les mains transmises, jusqu’à nous elles sont arrivées : les exemplaires suivis des pères orthodoxes, tous les livres tant de l’ancien que du nouveau testament, étant donné que de chacun des deux Dieu soit auteur, et aussi les traditions elles-mêmes, à tel moment quant à la foi, à tel moment quant aux mœurs pertinentes, de même que ou bien venant du Christ jusqu’à la bouche, ou de l’Esprit Saint, dictées, et conservées continues par la succession dans l’église catholique, elle soutient et vénère être nées de la piété par l’affection et la révérence. […(suit la liste des livres bibliques dont le contenu est canonisé)] Mais si quelqu’un n’aura pas reçu pour sacrés et canoniques les livres eux-mêmes intègres avec toutes leurs parties, selon que dans l’église catholique ils sont accoutumés pour la loi, et ont été dans l’ancienne édition vulgate Latine, et instruit et prudent il n’aura pas tenu compte des traditions prédites, qu’il soit anathème. Et qu’ainsi tous intelligent par quel ordre et voie lui-même le synode, après le fondement de confession de foi lancé, qu’il (Ndlt : le synode) soit vers progresser, et qu’il soit en usage pour quelques plus puissants témoignages et praesidium dans les dogmes à confirmer, et pour les mœurs à instaurer dans l’église.» (Concile de Trente, Décret des écritures canoniques, lire notre source à la fin de cette présente note[1]).

Ensuite, le saint concile de Trente a dressé une liste des noms des livres formant la sainte Bible. Puis le contenu de ces livres a été canonisé selon qu’ils « ont été dans l’ancienne édition vulgate Latine ».

Donc c’est le contenu de l’ancienne édition vulgate des Ecritures Sacrée qui a été canonisé au Concile Œcuménique et Général de Trente, c’est-à-dire qu’au 16ème siècle une édition précédente de la vulgate est canonisée, puisqu’elle est reconnue canonique, c’est-à-dire non seulement la liste des livres bibliques mais avec toutes leurs parties, c’est-à-dire tout le contenu écrit de tous les livres de cette édition.

Référence de notre extrait du Décret des écritures canoniques du Concile de Trente :

Traduction du latin canonique du Concile de Trente, session 4, Décret des écritures canoniques (Decretum de canonicis scripturis) : « Sacrosancta oecumenica & generalis Tridentia synodus, in Spiritu sancto legitime congregata, praesidentibus in ea eisdem tribus apostolicae sedis legatis, hoc sibi perpetuo ante oculos proponens, ut sublatis erroribus, puritas ipsa evangelii in ecclesia conservetur : quod promisium ante per prophetas in scripturis sanctis dominus noster Christus Dei Filius proprio ore primum promulgavit, deinde per suos apostolos, tanquam fontem omnis salutaris veritatis & morum disciplinae, omni creaturae praedicari jussit : perspiciensque hanc veritatem & disciplinam contineri in libris scriptis, & sine scripto traditionibus, quae ex ipsius Christi ore ab apostolis acceptae, aut ab ipsis apostolis Spiritu sancto dictante, quasi per manus traditae, ad nos usque pervenerunt : orthodoxorum patrum exempla secuta, omnes libros tam veteris quam novi testamenti, cum utriusque unus Deus sit auctor, nec non traditiones ipsas, tum ad fidem, tum ad mores pertinentes, tanquam vel ore tenus a Christo, vel a Spiritu Sancto, dictatas, & continua successione in eccleſia catholica conservatas, pari pietatis  affectu ac reverentia suscipit ac veneratur. Sacrorum vero librorum indicem huic decreto adscribendum censuit, ne cui dubitatio suboriri possit, quinam sint, qui ab ipsa synodo suscipiantur. Sunt vero infrascripti testamcnti veteris quinque libri Mosis, id est, Genesis, Exodus, Leviticus, Numeri, Deuteronomium, Josue, Judicum, Ruth, quatuor Regum, duo Paralipomenon, Esdrae primus, & secundus, qui dicitur Nehemias, Tobias, Judith, Esther, Job , Psalterium Davidicum centum quinquaginta psalmorum, Parabolae, Ecclesiastes, Canticum Canticorum, Sapientia, Ecclesiasticus, Isaias, Jeremias, cum Baruch, Ezechiel, Daniel, duodecim prophetae minores, scilicet Osee, Joel, Amos, Abdias, Jonas, Michaeas, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggaeus, Zacharias, Malachias, duo Macchabaeorum, primus & secundus : Testamenti novi, quatuor evangelia, secundum Mattheum, Marcum, Lucam, & Joannem, actus apostolorum a Luca evangelista conscripti, quatuordecim epistolae beati Pauli apostoli, scilicet ad Romanos, duae ad Corinthios, ad Galatas, ad Ephesios, ad Philippenses, ad Colosienses, duae ad Thessalonicenses, duae ad Timotheum, ad Titum, ad Philemonem, ad Hebraeos ; Petri apostoli duae ; Joannis apostoli tres ; Jacobi apostoli una ; Judae apostoli una ; & apocalypsis Joannis apostoli.

Si quis autem libros ipsos íntegros cum omnibus suis partibus, prout in ecclesia catholica legi consueverunt, & in veteri vulgata Latina editione habentur, pro sacris & canonicis non susceperit, & traditiones praedictas sciens & prudens contempserit, anathema sit. Omnes itaque intelligant quo ordine & via ipsa synodus, post jactum fidei confessionis fundamentum, sit progressura, & quibus potissimum testimoniis ac praefidiis in confirmandis dogmatibus, & instaurandis in ecclesia moribus sit usura. » SOURCE : Sacrosancta Concilia de Labbei et Cossarti Ad Regiam Editionem, venetiis MDCCXXXIII, tome 20, page 22, un peu après le tout début).

[2] Concile Vatican I en Dei Filius : « 1. Si quelqu’un aura dit, dans la révélation divine aucuns mystères vrais et en propre dictés être continents (Ndlt : liés entre eux), mais les universels dogmes de la foi pouvoir être intelligés et être démontrés par la raison rituellement cultivée de principes naturels ; qu’il soit anathème. » (Concile Vatican I, Dei Filius, canons, IV “De la foi et de la raison.“, 1) traduit du latin canonique du Concile Vatican I en Dei Filius: « 1. Si quis dixerit, in revelatione divina nulla vera et proprie dicta mysteria contineri, sed universa fidei dogmata posse per rationem rite excultam e naturalibus principiis intelligi et demonstrari; anathema sit. » (Concile Vatican I, Dei Filius, anones, IV “De fide et ratione.“, 1) SOURCE : Actes du Saint Siège (Acta Sanctae Sedis) N° 05, année 1869-70, pages 492. Consultable sur internet sur le site du Vatican à sa page : http://www.vatican.va/archive/ass/documents/ASS-05-1869-70-ocr.pdf

[3] Ce mot « fornication » n’est pas à comprendre dans sa fausse signification profane commune, mais selon la signification catholique de la fornication « spirituelle » : veuillez lire s’il vous plait ce petit aperçu d’une étude encore non publiée à ce sujet sur blog.arnaud-barbey.fr/2024/03/17/la-fornication-pour-les-nuls

[4] Traduit de la nova vulgata “typique” en (Galates 2, 19-20) : « Christo confixus sum cruci ; 20 vivo autem iam non ego, vivit vero in me Christus; »

[5] Traduit de la nova vulgata canonique catholique en (Romains 10, 17) : « Ergo fides ex auditu, auditus autem per verbum Christi. 18 Sed dico: Numquid non audierunt ? ».

[6] Voici ce célèbre passage de saint Paul dans notre propre traduction… vous y remarquerez que nous y traduisons le verbe latin « nubo » par « vouloir enfanter »… alors que généralement ce verbe est traduit à tort (lire note (1) ci-après) comme étant un mariage : « 25. Mais au sujet des vierges je n’ai pas de précepte du Seigneur ; mais je donne un conseil, comme miséricorde obtenue du Seigneur, en tant que je sois fidèle. 26 J’estime donc ceci d’être un bien à cause de la présente nécessité, parce que le bien est pour l’humain d’être ainsi. 27 Tu es lié à une femme-uxor ? Ne pas chercher la dissolution. Tu es délié d’une femme-uxor ? Ne pas chercher une femme-uxor. 28 Mais si tu auras accepté une femme-uxor, tu n’as pas péché ; et si une vierge aura voulu un enfant, elle ne pêche pas. Toutefois ils auront de cette manière des tourments de la chair, or moi je vous épargne. 29. A cause de ceci et ainsi je dis, frères, le temps a été abrégé ; il reste que, qu’aussi lesquels ont des femme-uxors, comme s’ils n’en ont pas qu’ils soient, 30. et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas, et ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas, et ceux qui achètent, comme ne possédant pas, 31. et ceux qui profitent, comme n’abusant pas ; elle passe de fait la figure de ce monde. 32 Mais je vous veux être sans sollicitude. Qui est sans femme-uxor, est sollicité, les choses sont du Seigneur, de manière qu’il plaise au Seigneur ; 33 mais qui est avec une femme-uxor, est sollicité, les choses sont du monde, de manière qu’il plaise à la femme-uxor, 34 et il a été partagé. Et la femme-mulier non voulant enfanter et vierge cogite, les choses sont du Seigneur, afin qu’elle soit sainte et par le corps et par l’esprit ; mais laquelle est voulant enfanter, cogite, les choses sont du monde, de manière qu’elle plaise à l’homme. 35 En outre ceci pour votre (Ndlt : au féminin) utilité je dis, non comme un piège pour vous je jetterai dedans, mais vers ce qui est honnête, et afin qu’assidûment avec le Seigneur que vous soyez sans dispersion. 36. Mais si quelqu’un estime s’être vu honteux au sujet de sa vierge, qu’elle soit suradulte (Ndlt : plus qu’adulte), et ainsi il faut être fait, ce qu’il veut, qu’il le fasse ; il ne pèche pas : qu’ils veuillent enfanter. 37. Mais qui établit dans son cœur ferme, n’ayant pas de nécessité, mais a le pouvoir de sa volonté, et à cause de quoi a jugé en son cœur d’être attentif à sa vierge, il fera bien ; 38. et par conséquent, celui qui par le matrimoine lie sa vierge (Ndlt : par un mariage religieux), fait bien ; et, qui ne lie pas, fera mieux. » (1 Corinthiens 7, 25-38) traduit de la bible “typique” catholique nova vulgata : « 25 De virginibus autem praeceptum Domini non habeo; consilium autem do, tamquam misericordiam consecutus a Domino, ut sim fidelis. 26 Existimo ergo hoc bonum esse propter instantem necessitatem, quoniam bonum est homini sic esse. 27 Alligatus es uxori ? Noli quaerere solutionem. Solutus es ab uxore ? Noli quaerere uxorem. 28 Si autem acceperis uxorem, non peccasti; et si nupserit virgo, non peccavit. Tribulationem tamen carnis habebunt huiusmodi, ego autem vobis parco. 29 Hoc itaque dico, fratres, tempus breviatum est; reliquum est, ut et qui habent uxores, tamquam non habentes sint, 30 et qui flent, tamquam non flentes, et qui gaudent, tamquam non gaudentes, et qui emunt, tamquam non possidentes, 31 et qui utuntur hoc mundo, tamquam non abutentes; praeterit enim figura huius mundi. 32 Volo autem vos sine sollicitudine esse. Qui sine uxore est, sollicitus est, quae Domini sunt, quomodo placeat Domino; 33 qui autem cum uxore est, sollicitus est, quae sunt mundi, quomodo placeat uxori, 34 et divisus est. Et mulier innupta et virgo cogitat, quae Domini sunt, ut sit sancta et corpore et spiritu; quae autem nupta est, cogitat, quae sunt mundi, quomodo placeat viro. 35 Porro hoc ad utilitatem vestram dico, non ut laqueum vobis iniciam, sed ad id quod honestum est, et ut assidue cum Domino sitis sine distractione. 36 Si quis autem turpem se videri existimat super virgine sua, quod sit superadulta, et ita oportet fieri, quod vult, faciat; non peccat: nubant. 37 Qui autem statuit in corde suo firmus, non habens necessitatem, potestatem autem habet suae voluntatis, et hoc iudicavit in corde suo servare virginem suam, bene faciet; 38 igitur et, qui matrimonio iungit virginem suam, bene facit; et, qui non iungit, melius faciet. »
― NOTE (1) : (en attente de publication sur ce présent blog : il s’agit d’une assez longue étude de la signification du verbe latin « nubo » uniquement dans le contexte biblique de la nova vulgata “typique” catholique.)

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