Obtenir la vie éternelle n’est pas sans condition…
Il ne faut pas confondre la tradition orale des hommes qui composent l’Eglise, c’est-à-dire la tradition ou les traditions des chrétiens, avec la tradition apostolique et le magister de l’Eglise. La tradition apostolique n’est pas toujours dans ce que raconte tel ou tel groupe chrétien, voire tel théologien ou exégète.
Toute la teneur de la mission de l’Eglise du Christ est d’aider son prochain à gagner le paradis ; la plus grande action positive est de donner à son frère de pouvoir passer la porte étroite de la vie éternelle auprès de Dieu.
Or ce qui empêche un être humain d’avoir cette félicité éternelle est le fait de ne pas avoir fait « pénitence » de ses fautes… Même Dieu fait pénitence de sa faute en (Genèse 6, 6) quand il se repent d’avoir créé l’être humain et qu’il envoi le déluge pour défaire ce qu’il a fait de mauvais, puis le refaire bien.
La plus grande charité est donc le reproche fraternel pour faire prendre conscience à son prochain de sa (ses) faute afin qu’il puisse en entreprendre la pénitence. Seuls les êtres humains dont toutes les fautes graves sont satisfaites peuvent récupérer la grâce ouvrant la porte de de la vie éternelle (Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique : § 1450 – VII. Les actes du pénitent. Ces actes sont la contrition, la confession et la satisfaction).
Jésus nous dit : « Faites attention à vous ! Si ton frère aura péché, blâme le … » (saint Luc 17, 3). Déjà l’ancien Testament le demandait « Tu ne détesteras pas ton frère dans ton cœur ; Reprends/accuses-le, pour que tu n’aies pas à cause de lui un péché» (Lv 19, 17 ; traduit de la nova vulgata catholique canonique en : « Ne oderis fratrem tuum in corde tuo; argue eum, ne habeas super illo peccatum. »).
De fait le kérygme de l’évangélisation que nous demande de proclamer Jésus-Christ en tous temps est : « soyez pénitents et croyez en l’évangile. » (saint Marc 1, 15 ; traduit de la nova vulgata catholique canonique en : « paenitemini et credite evangelio »). Ce passage est traduit à tort par « convertissez-vous », qui est compris encore parfois à tort par une demande de croire en l’existence de Dieu, alors qu’il s’agit d’une demande de pénitence : donc de contrition, puis de confession et de satisfaction (principalement la réparation des fautes envers sa/ses/ victime), et d’une demande de croire en l’évangile, c’est-à-dire de suivre les tous les préceptes évangéliques.
En général, la mission de l’église est définie comme « la mission d’évangélisation » sans définir l’évangélisation ! L’évangélisation est bien de proclamer en tous temps d’être pénitents et d’obéir à tous les préceptes évangéliques ( = la conversion). Cela signifie que l’évangélisation en tant qu’elle est mise aujourd’hui en pratique omet la dimension de pénitence… ainsi que celle d’obéir aux commandements du Christ : évidemment ce n’est pas facile à dire par les demi-chrétiens non convaincus qui n’ont pas une foi ardente… mais rappelons-nous que le livre de l’Apocalypse dit bien que Dieu vomit les tièdes (cf. Ap 3, 16) qui se contentent de demi-évangéliser en omettant le principal : la pénitence, et l’obéissance à toutes les paroles de Dieu, qui permettent à un être humain d’obtenir la vie éternelle.
Dans l’évangile un jeune homme demande à notre Seigneur Jésus-Christ quoi de bien doit-il faire pour avoir la vie éternelle. Notre Seigneur lui répond qu’une chose est bonne, c’est d’observer les commandements… Etant donné que ce jeune homme avait observé tout ce bien depuis sa jeunesse, notre Seigneur ne lui demanda pas de faire pénitence de ce qu’il n’aurait pas observé, et lui donna un conseil particulier pour devenir personnellement plus saint encore.
Par Arnaud Barbey le 7 août 2023